Le silence et l'or
Je suis partiellement en érection. Raide mais pas tout à fait dur.
Je vois la grosse veine qui serpente sous la peau fine. Le gland. L'ombre des bourses.
Elle est dans mon dos, plaquée contre moi, je sens son souffle entre mes omoplates.
Sa main s'avance. Je la guide, elle se referme sur mon sexe.
Il se passe quelques instants avant que quelques gouttes perlent, puis un filet.
Je me penche en avant, elle se courbe avec moi.
Je pisse à présent d'un jet continu.
Ses doigts sont refermés autour de ma chair tandis que le liquide brillant force son chemin entre les corps caverneux gonflés de sang.
Je m'appuie en avant, bras tendu et main contre le mur. Elle me demande si je pisse toujours comme ça. Je lui réponds non, que c'est parce que je bande et qu'elle me maintient le sexe sur un angle trop ouvert.
Elle est toujours contre moi, dans le silence de cette pièce blanche où seul retentit le glouglou dans la cuvette.
Je me demande si elle ressent quelque chose, dans sa paume et dans ses doigts.
Je ressens ce geste, le plus intime qui soit.
Sa main sur ma queue pendant que je pisse.
Sa main comme la mienne.
La solitude physiologique de l'homme, partagée entre elle et moi.
Les mathématiciens ont bien raison...
Le jet d'un liquide est une parabole.