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Mes mots random...
18 avril 2008

A boue, deux souffles

Le bureau vibre, je sursaute.

Regard sur l’écran du téléphone mobile, cet Hermès des temps modernes.

« Suis dans mon bain. Tu viens me frotter le dos ? ».

Je ne sais pas comment, mais en vingt minutes je suis en bas de chez elle.

Le code de la porte arrive sur l'écran, et ces mots : « je me fais un masque ».

Grimace.

Il m’est arrivé de lui dire comment s’habiller du talon à la racine des cheveux, poupée Barbie de mes désirs de profanation, prélude à ce choc qui allait nous laisser rompus, le corps imprégné du sexe de l’autre dans chaque repli de nos peaux, sous chaque ongle, sur chaque pulpe de chaque doigt. Mais là, elle me laisse perplexe. J’hésite même à monter.

Je suis devant le pas de sa porte. Elle est entrouverte.

Je pousse.

Mes pieds sur le tapis épais.

Sa voix me guide.

« Par ici »

J’avance. Un rectangle de clarté blanche dans la pénombre dorée de l’appartement.

« Entre !! »

Je.

Elle est dans sa baignoire, dont les pattes de félin reposent bien à plat sur le carrelage.

Ses cheveux sont plaqués en arrière.

Ses mains et ses bras sont gantés d’une boue grise-verte.

Ses jambes elles aussi en sont enduites, des pieds jusqu’à la mi-cuisse.

Au-dessus, elle a n’a qu’un petit rectangle court vêtu.

Je vois le rose tendre de ses petits seins poudrés.

Gilda de chair et de glaise, elle me regarde avec un sourire.

Je m’assois sur le bord de faïence froide.

La porcelaine de sa peau tranche sur la matière minérale dont elle est couverte.

Elle est plus nue que je ne l’ai jamais vue.

Je lui demande de se lever.

Elle soulève un sourcil, elle s’exécute.

Je lui demande de se tourner.

Du doigt je trace une ligne qui part de la cheville, remonte tout droit au milieu du mollet, du creux du genoux et enfin de la cuisse.

Je fais de même sur l’autre jambe.

Je dessine deux bas couture dans l'argile.

Je me recule.

Je regarde, encore. 

J’approche mon visage du creux de ses reins…

Je mords.

Nous nous roulons dans la boue, nous enroulons debout.

Je la baise comme on saute dans les flaques.

Un plaisir d'enfant.

Sans remord ni honte.

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Commentaires
M
@ Emeline : Le législateur n'a décidèment aucun sens de l'humour.
E
Heu...<br /> Il me semble que cela n'existe pas, ce genre de documents. Que la loi interdit de faire du mal volontairement à autrui, même si celui ci est consentant.
M
@ Avril : Un rencart sinon rien.
M
@ Cali Rise : C'est ça le problème de l'argile : ça sédimente.
M
@ A@T : Terribles ? Meuh non. Je vous assure que vous pouvez nous trouver quelquefois en train de siroter un gaspacho en terrasse, comme tout le monde...
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