Süsskind
L’homme est pensif, il a le menton posé dans la paume de sa main.
Il marque un temps d’arrêt.
Là, sous les ongles de chaque doigt, une odeur.
Il flaire.
(Retour)
La femme dit à l’homme « forcément, vous êtes venu ce jour-là ».
Une minute avant, elle était assise sur sa queue, nue et jambes écartées.
Lui aussi était nu, fesses posées à demi sur le tabouret blanc.
Elle montait et descendait sur lui, mollets durcis et reins souples.
Une minute après il se levait, jetant un regard rapide au tabouret blanc.
(Retour)
La femme dit à l’homme « vous aussi vous aimez les chiennes et les salopes ».
Une minute avant, elle était allongée sur le flanc et l’homme léchait le trou de son cul, à larges coups de langue.
Elle gémissait doucement.
Une minute avant, l’homme avait contemplé la raie des fesses de la femme, maculée de son sang séché, de son sang mêlé de fluides corporels.
Il l’avait léchée.
(Retour)
L’homme est pensif, il a son menton posé dans la paume de sa main.
Là, sous les ongles de chaque doigt, une odeur.
Il inspire, profondèment, doigts sous les narines.
Du sang, du sexe, de la salive. Les siennes.
Il ne va pas se couper les ongles tout de suite.