Chaos [n. m. - du grec khaos - confusion générale]

Canicule tangue doucement au rythme de l’introduction de mon gland. J’affecte une lenteur désinvolte, un désintéressement nonchalant. J'imagine qu'elle a les yeux fermés, tournée vers les ondes de chaleur qui parcourent l'intérieur de son corps. Au moment où je suspends mon va-et-vient et que je la laisse en pleine vacuité, elle se retourne vers moi avec un regard d’incompréhension... C’est l'instant que je choisis pour pénétrer en elle de toute ma longueur. Pas brutalement mais sans hésitation, en tenant fermement ses hanches entre mes mains. D’un coup, jusqu’au fond ! Elle a un cri rauque, sa tête se renverse en arrière, une de ses mains part à la recherche de ma cuisse pour me repousser. Mais je la tiens fermement par les hanches, je ne bouge plus. Elle reprend son souffle, je me retire doucement, une respiration, je rentre de nouveau en elle, plus fort cette fois ! Mais je connais ce cri, il est déjà à mi-chemin entre le plaisir et la douleur. Alors je ne lâche rien. Mon sexe planté au fond de ses entrailles je veux qu’elle ait son comptant de cette pénétration qu’elle a appelé de ses vœux depuis le matin. Elle ne crie plus, elle feule et je souris à la pensée que les occupants des chambres d’à coté, d'autres couples illégitimes, ne doivent pas en revenir ! Mes cuisses claquent maintenant sur l’arrière des siennes, une de ses mains laboure ma chair, l’autre a empoigné les barreaux du lit qui tangue et grince. Nous sommes lancés, la machine s’emballe, le monde autour de nous disparaît dans un flou d’hormones en fusion, les murs renvoient les cris de Canicule, le sommier tremble, les chairs gouttent, nous ne sommes plus qu’un mouvement, qu’un choc, qu’un désir animal, elle crie de plus en plus, elle crie mon nom, elle jure, elle s’accroche au lit comme une noyée dans la tempête, les muscles me brûlent, tout se disloque autour de nous.

(à suivre)